Thèmes : Protection des données, conformité, formation continue, droit de la protection des données, expert en protection des données, droit et technologie, CAS Data Protection & Technology, HSLU.
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Bonjour Monsieur Egli. En tant qu’expert en protection des données et en conformité, vous dirigez le département Compliance & Privacy de l’organisation de santé SWICA et vous êtes également co-responsable du CAS Data Protection & Technology à la Haute école de Lucerne (HSLU). Qu’est-ce qui vous fascine dans l’articulation entre la pratique professionnelle et l’enseignement ?

Travailler exclusivement en entreprise conduit, tôt ou tard, à une vision unilatérale. Dans ce « microcosme » professionnel, une forme d’aveuglement opérationnel peut s’installer, tandis que les approches alternatives s’estompent. Il manque alors des impulsions nouvelles pour élargir ses horizons. Grâce à mon engagement dans la formation continue à la HSLU, j’ai accès à d’autres secteurs et domaines d’activité : cela ouvre un panorama de perspectives nouvelles.

L’échange avec des expertes et experts de différentes branches enrichit ma pratique professionnelle : il catalyse des approches innovantes, stimule de nouvelles façons de penser, renforce mes compétences et approfondit mon expertise. En parallèle, l’activité d’enseignement offre une plateforme pour partager les connaissances. Surtout à l’interface entre droit et technologie – comme c’est le cas pour le droit de la protection des données – il existe un fort besoin de professionnels capables de comprendre et de traduire ces deux univers. Là où l’application concrète rencontre la réflexion académique, nous créons une réelle valeur ajoutée pour toutes les parties concernées.

Comment le métier de spécialiste en protection des données a-t-il évolué ces dernières années et quelles tendances voyez-vous se dessiner pour l’avenir ?

Avec la numérisation, le travail est devenu nettement plus technique. La transformation du monde professionnel a profondément changé notre manière de traiter et de protéger les informations. Ce qui se trouvait autrefois dans des classeurs se trouve aujourd’hui dans des systèmes numériques complexes. À mon avis, une formation purement juridique ne suffit plus pour maîtriser le droit de la protection des données. La pratique actuelle exige une compréhension interdisciplinaire. Les spécialistes doivent comprendre les architectures techniques et saisir les interactions complexes entre technologie et droit. L’intelligence artificielle a encore amplifié cette exigence.

L’évolution est si rapide que chacun doit désormais s’y impliquer activement et se tenir continuellement à jour : la formation continue est indispensable. À l’avenir, les spécialistes de la protection des données joueront de plus en plus le rôle de gestionnaires d’interfaces entre différentes disciplines. Le délégué à la protection des données moderne agit comme un bâtisseur de ponts entre le droit, l’informatique, la conformité et la gestion des risques. Une approche globale devient de plus en plus cruciale. Dans un monde où les données sont devenues l’un des actifs les plus précieux, la protection des données constitue un pilier essentiel de toute stratégie de gouvernance.

Quels sont les axes principaux du CAS Data Protection & Technology et comment le programme est-il structuré ?

Le CAS Data Protection & Technology comble le fossé entre les technologies et les problématiques juridiques liées à la protection des données. Dans un monde de plus en plus numérisé, il est essentiel de comprendre et de relier ces deux univers. L’objectif est de réunir ces deux disciplines et de mettre en œuvre les exigences juridiques dans la pratique. La technologie évolue à grande vitesse – et avec elle les défis juridiques. Il est donc crucial de comprendre les technologies concernées : qu’il s’agisse du cloud computing, de l’intelligence artificielle, de la réalité augmentée ou de la blockchain.

Le CAS Data Protection & Technology comble le fossé entre les technologies et les problématiques juridiques liées à la protection des données. Dans un monde de plus en plus numérisé, il est essentiel de comprendre et de relier ces deux univers. - Jérôme Egli

Ce n’est qu’en maîtrisant les bases technologiques que l’on peut traiter efficacement les questions juridiques : comment mettre en œuvre correctement la protection des données ? Quelles exigences de conformité faut-il respecter ? Le programme de formation continue est structuré de manière modulaire : il combine des bases techniques avec une expertise juridique, enrichies par des études de cas pratiques et des exemples concrets issus de différents secteurs. Cette structure permet aux participants d’acquérir à la fois des connaissances théoriques et des compétences pratiques directement applicables dans leur environnement professionnel, dès le lendemain. Ce CAS s’adresse à toutes celles et ceux qui évoluent à l’interface entre innovation et régulation, et qui souhaitent naviguer avec assurance entre ces deux mondes.

Quelles compétences techniques et professionnelles sont particulièrement recherchées dans le domaine de la protection des données et comment sont-elles transmises dans le cadre du CAS ?

D’une part, une compréhension minimale du droit est indispensable, d’autre part, une solide maîtrise des aspects techniques. Cette relation symbiotique constitue le cœur de l’expertise moderne en protection des données : l’un ne peut fonctionner efficacement sans l’autre. Dans un environnement de plus en plus digitalisé, nous évoluons dans un champ de tension qui exige à la fois rigueur juridique et connaissance technologique approfondie. Ces deux piliers sont au centre du CAS Data Protection & Technology. Le programme a été conçu pour répondre à ce point de convergence critique entre pensée juridique et compréhension technologique – une compétence devenue incontournable dans le paysage actuel de la protection des données. En outre, des compétences managériales solides, telles que la gestion stratégique et la maîtrise des processus, sont désormais indispensables pour les spécialistes de la protection des données. Le CAS Data Privacy Officer pose les bases de cette expertise – un socle sur lequel s’appuie le savoir spécialisé du CAS Data Protection & Technology. Ce dernier va volontairement au-delà de l’approche purement juridique. Dans un monde où les enjeux de protection des données se renouvellent au quotidien, nous travaillons intensivement avec des cas pratiques, des ateliers interactifs et des échanges stimulants avec des experts. Cette méthodologie orientée vers la pratique renforce les compétences d’application – celles qui font toute la différence sur le terrain.

Pour qui le programme CAS dans le secteur juridique est-il particulièrement recommandé ?

Cette formation continue s’adresse en principe à toute personne souhaitant approfondir ses connaissances en matière de protection des données. Elle est particulièrement utile pour les professionnels qui sont confrontés à des questions de protection des données dans leur quotidien professionnel et qui veulent élargir leurs compétences techniques. Cela inclut les juristes souhaitant améliorer leur compréhension technique, ainsi que les spécialistes IT qui ont besoin d’une base juridique solide. Les responsables conformité, les chefs de projet et les cadres travaillant à l’interface entre droit et technologie bénéficient également de cette formation. Celle-ci comble le fossé entre les exigences légales et leur mise en œuvre technique – une compétence indispensable dans un monde des affaires de plus en plus numérisé.

Quels avantages pratiques le CAS Data Protection & Technology offre-t-il aux juristes, et en quoi se distingue-t-il des autres formations continues ?

Le CAS se distingue par son approche particulièrement axée sur la pratique. Il ne s'agit pas de modèles théoriques, mais d'une mise en œuvre immédiate : ce que vous apprenez aujourd’hui, vous pouvez l’appliquer dès demain. Les participant·e·s acquièrent des outils et des méthodes qu’ils peuvent intégrer directement dans leur quotidien professionnel. La formation fournit un savoir-faire approfondi et une expertise concrète issue du terrain. Les intervenant·e·s sont des praticien·ne·s expérimenté·e·s qui partagent des défis actuels ainsi que des solutions pragmatiques issues de leur propre expérience.

Ce que vous apprenez aujourd’hui, vous pouvez l’appliquer dès demain. - Jérôme Egli

Ce qui distingue ce CAS des autres programmes de formation continue, c’est précisément cette orientation pratique, alliée à une approche interdisciplinaire. Les participant·e·s bénéficient d’une perspective globale reliant différents domaines d’expertise. En outre, le programme permet de constituer un réseau d’expert·e·s qui représente une réelle valeur ajoutée sur le long terme. Le réseautage avec des pairs partageant les mêmes intérêts s’avère aussi précieux que les contenus enseignés.

Vous êtes cofondateur de la Data Privacy Community. Quels sont les objectifs de cette initiative ?

À une époque où la protection des données prend une importance croissante, la Data Privacy Community se positionne comme une organisation pionnière pour les professionnels de la protection des données. Nous nous considérons comme un réseau dynamique, réunissant des délégué·e·s à la protection des données internes et externes, et offrant un espace propice à l’échange professionnel. Notre vision dépasse les frontières suisses. En tant que membre actif de European Federation of Data Protection Officers  (EFDPO), nous entretenons un dialogue international soutenu. Nous avons des partenariats étroits avec nos associations sœurs : l’Association professionnelle des délégués à la protection des données d’Allemagne (BvD), les Privacy Officers d’Autriche, ainsi que l’Association pour la protection des données du Liechtenstein (DSV). Ces coopérations transfrontalières nous permettent d’identifier précocement les évolutions dans le paysage européen de la protection des données et d’y contribuer activement. Le cœur de notre communauté reste néanmoins la formation continue et la mise en réseau professionnelle de nos membres. Grâce à des événements spécialisés sur des thèmes actuels, des ateliers pratiques et une communauté en ligne dynamique, nous proposons de multiples plateformes pour le dialogue professionnel. C’est là que s’échangent des expériences, se partagent des bonnes pratiques et se développent des solutions innovantes pour les défis d’un monde toujours plus numérisé.

Quels conseils souhaitez-vous donner aux juristes qui envisagent une carrière dans le domaine de la protection des données et de la technologie ?

Une formation juridique solide, complétée par des connaissances approfondies en informatique, devient de plus en plus essentielle pour réussir une carrière juridique – du moins dans certains domaines. La convergence de ces deux disciplines est particulièrement visible dans le domaine de la protection des données, où les données personnelles sont presque exclusivement traitées par des systèmes techniques. Sans compréhension de ces processus, l’évaluation juridique devient non seulement difficile, mais peut également conduire à des erreurs d’appréciation. Cette tendance touche également le droit d’auteur, la régulation de l’intelligence artificielle, les smart contracts et la cybersécurité – partout, les questions juridiques se mêlent aux aspects technologiques. La capacité à comprendre les deux univers devient un avantage concurrentiel décisif. C’est pourquoi je recommande vivement une formation continue au-delà des frontières juridiques classiques, ainsi que la création de réseaux interdisciplinaires. Les trajectoires professionnelles les plus innovantes naissent à ces intersections. Celles et ceux qui osent élargir leur horizon ne seront pas seulement de meilleurs juristes, mais aussi des intermédiaires précieux entre ces domaines interconnectés.

Merci pour ces perspectives enrichissantes sur la protection des données et sur le programme de formation. Nous vous souhaitons beaucoup de succès pour la suite et tout le meilleur.

_{Traduit par l'IA}